12 juin 2022 •

🙌 Mise en mouvement •

Durée : 58min

Si vous avez envie de le faire, faites-le ! avec Aurore Bay

Aujourd’hui, Aurore est illustratrice et graphiste freelance. Elle est suivi par 44 000 followers sur Instagram. Et elle vient de lancer sa formation : “devenir illustratrice freelance”.

Flashback…

 

Écouter l'épisode

Aurore a 17 ans, c’est une grande timide. Elle s’apprête à monter dans un avion : direction le Mexique. Terre inconnue pour elle… L’issue de ce voyage est bénéfique. Il lui a permis de sortir de sa coquille et d’affirmer ce qu’elle voulait réaliser dans la vie : Être elle-même.Aurore fonctionne avec envie et détermination. Son mantras est : “ÇA VA BIEN SE PASSER !”
Au cours de son parcours entrepreneurial, Aurore a dû affronter ses peurs. Construire son entreprise à son image et avancer malgré les difficultés.

Dans cet épisode passionnant et inspirant, Aurore revient sur ces débuts, sur son présent et se projette dans l’avenir.

 

Episode de podcast retranscrit par Béatrice Gazeau. 

Écouter l'épisode

Les ressources citées/légende de mots

 

Transcription de l’épisode

Aurore : Donc si vous avez envie, je redis envie parce que si vous n’avez pas envie, ce n’est pas grave. Il y a d’autres moyens. Mais si vous avez envie de le faire, faites-le. Tout va bien se passer.

Diane :  Bienvenue dans la saison 3. Nouvelle saison, nouveaux invités, plein de choses. Mais il y a quelque chose que j’ai que j’ai instauré dans la saison 2 que j’aime bien continuer. À chaque épisode de Belles Personnes, je fais un texte de gratitude à l’invité.

Aurore, Que dire de toi ? Je t’admire beaucoup. Les premiers mots qui me viennent, c’est joie de vivre et sourire. Je respire la joie et la bonne humeur. Tu ne manque pas de nouvelles idées, de nouveaux formats et de nouvelles inspirations. Mais si je t’ai invitée dans mon podcast, ce n’est pas pour parler que de ta bonne humeur. Je sais que tu es une belle personne. Sinon, tu ne serais pas dans ce podcast. Mais qu’une belle personne doute aussi beaucoup d’elle même et traverse des moments de stress intense. Sinon tu serais un robot et je crois pas te monter un robot. Ce n’est pas un bon départ. Logiquement, tu n’en as pas 100, donc ça devrait aller. Ça sera un bel épisode. En tout cas, j’ai envie d’explorer ta part un peu plus deep, plus introspective et toutes ces réflexions. J’ai un peu envie de rentrer dans ton cerveau. En fait, c’est une déformation professionnelle que tu mets avant d’explorer tes doutes. Des peurs. Et ma première question qui restera toujours la même,

C’est, c’était quoi ta première ambition ?

Aurore :  Déjà. Merci pour ce joli texte Diane. J’ai l’impression que t’as fait tes vœux de mariage. Je ne m’y attendais pas. Merci beaucoup.

Et du coup, ma première ambition, ça fait un peu la question qu’est ce que tu voulais faire quand tu étais petite ?

En étant petite, je n’en sais rien. Je ne me rappelle pas trop. Enfant, tu as toujours envie de faire un truc, puis un autre. Cela change tout le temps.

Le premier truc qui m’a le plus marqué, c’était quand j’étais ado, j’étais très timide. Je voulais absolument essayer de faire en sorte d’avoir des vrais amis et d’avoir des gens un peu plus proches. En étant du coup très, très timide, cela avait toujours été un peu compliqué pour moi.

Je suis partie un an à l’étranger (au Mexique) en échange, quand j’étais au lycée et en revenant de cet échange, je me suis dit OK, maintenant, je sais ce que je veux faire dans la vie. Je veux être moi-même. Je ne veux plus être timide comme avant. Rencontrer des gens, voir de nouvelles personnes et faire des choses qui me plaisent, c’est ce que m’a appris cette année-là en globalité, sans rentrer dans les détails. C’était vraiment ce que j’avais envie de faire toute ma vie, même pas que dans mon métier, mais vraiment ma personnalité.

Je pense que quand tu viens de passer ados et enfant, quand tu es très timide, tu as du mal à te cerner et à dire qu’est ce que j’ai envie d’être vraiment ? Quelle est ma personnalité ?

Du coup, c’était des réflexions que j’avais eu à peu près à cet âge là en me disant : il faut vraiment que je sois moi-même et que je m’assume. Sinon je peux attendre longtemps les gens. Ils vont me dire toujours 36 trucs, mais si je reste timide dans mon coin, au final, je ne vais pas être forcément heureuse.

Diane : Tu parlais de timidité. Cela me parle beaucoup parce que j’étais très timide quand j’étais petite, je le suis un peu moins grâce au théâtre. J’ai réussi à me débloquer et à prendre un peu plus confiance en moi. Le fait de parler à l’oral et de prendre la parole librement m’a permis d’imposer ma voix et ma voie.

Le fait d’avoir pris plus confiance en toi et d’imposer aussi ce que tu avais envie de faire a toujours été une constante depuis ton voyage et ton immersion au Mexique. Cela a toujours été quelque chose qui t’a suivi ou à un moment, tu t’ais dis non je veux pas faire cela de ma vie ?

Aurore : Niveau métier, carrière, j’ai toujours su que je voulais faire quelque chose en design graphique, illustration, quelque chose de créatif. Professionnellement, j’étais plutôt constante.

Après, la façon dont je voulais vivre ma vie. Mon voyage était il y a dix ans. Depuis, il y a eu plein de choses qui se sont passées. Il y a des moments où j’étais avec un certain groupe d’amis, avec un copain et cela influe sur la vie.

Du coup, il y a des moments ou tu te dis : je me verrais ou dans dix ans histoire de faire les bons choix maintenant. Cela change tout le temps, c’est pas forcément constant. Je suis quand même contente des choix que j’ai fait parce que sinon, je ne sais pas où je serais aujourd’hui.

Je n’aurais pas été forcément freelance. C’est quelque chose qui m’a donné envie. Les choses changent tout le temps et c’est normal même.

Diane : Quand tu parles de quand tu t’es lancé, de ce que tu as envie de faire, je sens que tu as une volonté aussi de positivisme et de joie de vivre.

Est-ce que c’est quelque chose qui a toujours été une volonté pour toi ? De créer des dessins qui procurent de la joie, de la bonne humeur. Tu avais un processus créatif très deep et très émotif.

Aurore : C’est vraiment une partie de ma personnalité. On me l’a toujours dit, je suis un petit labrador heureux parce que je souris tout le temps. Je ne sais pas faire autre chose, je ne sais pas m’énerver, je ne sais pas être en colère. Du coup, au final, cela vient plutôt naturellement dans mes illustrations.

Par exemple, dans la musique, j’écoute aucune musique triste, des musiques lentes. Cela m’énerve. Je n’aime pas. Il me faut des musiques entraînantes, qui donnent vraiment la patate.

Je ne réfléchis pas. Je fais juste ce qui me plaît. Au final, mes illustrations sont toujours des productions un peu joyeuses, très colorées, avec des personnages qui sourient parce tout simplement parce que tout ce que tu fais reflète forcément tes goûts, ta personnalité : qui tu es. Je le fais ressortir.

Des fois, c’est même un peu naïf et enfantin. Mais je pense que c’est une partie de ma personnalité. J’ai été beaucoup complexé par ces traitements. En grandissant, il faut l’accepter. Puis j’aime bien ce côté là. C’est pas parce que j’ai un côté enfantin, que je ne suis pas capable de lancer mon propre business et de faire mes propres choix, d’avoir ma propre boîte.

C’est quoi le pire conseil qu’on t’a donné ou l’un des pires conseils qu’on t’ait donné ?

Même si ce n’est pas forcément formulé dans le sens d’un conseil de dire il faut que tu fasses ainsi ou la pire phrase qu’on t’ai dit. Tu l’as suivi et après tu t’es rendu compte que c’était vraiment un conseil de merde.

Aurore : J’ai un côté un peu naïf, enfantin ou je suis du genre à écouter les gens. Moins maintenant parce que j’ai un peu plus d’expérience, mais au début, je suivais beaucoup tout ce qu’on me disait.

Les conseils les plus nuls qu’on ait pu me donner, c’est des conseils de prof. Ils sont là depuis 30 ans et ils te disent c’est comme si c’est comme ça, ce n’est pas autrement. Cette mentalité de prof qui se ferme au fur et à mesure des années, quand ils arrivent à la cinquantaine, ils n’arrivent plus à voir autre chose. Moi cela m’énerve.

Il y a beaucoup de profs qui sont comme cela. Mais aussi dans les agences de com ou des personnes ont ces œillères et qui t’imposent leur façon de faire. Je ne veux pas bosser avec ces gens-là.

Diane : Il y a un vrai cauchemar de rapport à l’autorité et comment se déconstruire au sein de ce schéma mental.

Quel a été le processus pour te déconstruire un peu de ce schéma mental ?

Aurore : Cela prend forcément du temps. Pour repartir du départ, quand tu es à l’école, collège, lycée, t’es tout le temps avec les mêmes personnes. Tu vois les mêmes profs tout le temps. Et quand on me dit un truc, j’ai tendance à croire que c’est vrai.

Alors qu’après quand tu arrives aux études, que tu commences à élargir ton cercle, à voir beaucoup plus de monde, que les gens ont plus d’opinions différentes, toi, tu deviens adulte aussi. Tu te rends compte qu’effectivement tout le monde n’a pas raison. Surtout ils ont peut être raison, ils ont juste pas la même opinion que toi. Cela ne les rend pas moins intelligents, c’est juste qu’on n’a pas la même opinion. Il y a toujours une façon de défendre son opinion, enfin le dire. Comme je te disais, le prof qui dit c’est pas comme cela et de toute façon t’y arrivera jamais. Pour moi c’est pas une version viable.

Après, dans mon boulot. Maintenant, c’est sûr que les premières fois que j’ai eu des missions en freelance, j’avais tendance à me dire : mon client, c’est une figure d’autorité. Il a raison. Lui, il connaît forcément mieux que moi, alors que c’est mon métier et pas le sien. Dans ma tête, c’était cela. Donc je ne faisais que des missions plutôt aiguisées ou je demandais aux clients pratiquement de me dire ce que j’avais à faire et comment le faire.

Donc, je me suis vite rendu compte qu’il ne fallait pas  faire de cette façon parce que c’est le meilleur moyen d’avoir des clients sur son dos H24 qui vérifient au moindre petit clic que tu fais, et qui te demandes de leur exporter une version pour qu’ils vérifient. Donc surtout pas.

J’ai appris au fur et à mesure. Je suis capable d’expliquer aux gens et d’être pédagogue. J’ai plus d’expérience sur ce point là pour pouvoir te l’expliquer. C’est depuis que mon boulot fonctionne mieux et que les gens apprécient vraiment plus mon style d’illustration qu’ils viennent me voir. Maintenant, j’arrive à l’assumer et à le faire. Mais cela a mis longtemps.

Diane : Je trouve que c’est aussi assez rassurant de se dire que cela n’arrive pas en un claquement de doigts. C’est plus rassurant de dire que cela prend du temps, parce que c’est aussi une histoire de détermination. Les scénaristes de la vie feront qu’un jour ça arrivera. Un final extraordinaire, on va dire. La célébrité n’arrive jamais en un claquement de doigts.

Aurore : Sinon on n’apprendrait rien. C’est cela qui est intéressant. C’est justement d’être sur le format d’une série avec beaucoup d’épisodes par saison. Du coup, on apprend au fur et à mesure, on découvre des choses. Au final, plus on avance dans les saisons, plus cela devient complexe et c’est de plus en plus bon. Notre série, on va dire que c’est de plus en plus intéressant parce qu’on a des bons scénaristes dans notre vie et on a envie de rendre les choses de plus en plus intéressantes.

Effectivement, il n’y a pas de secret pour que cela aille hyper vite.

Diane : Je pense qu’il faut se rendre compte que personne t’attend nulle part. Donc, même quand tu peux avoir de la visibilité. Ce n’est pas le signe qu’il ne faut pas arrêter de travailler. C’est aussi un savoir être exigeant avec soi-même. Et se dire que c’est pas parce qu’on m’a découvert que j’ai plus rien à faire. Mais se dire que le travail sera sur le long terme. Et rien n’arrive par hasard.

Aurore : Pour moi en premier lieu, on bosse pour soi, on bosse pour gagner de l’argent, pour s’épanouir, pour passer nos journées parce que sinon, on ferait quoi de nos journées ? On s’en fout du reste, je pense. Au bout d’un moment, je pense qu’on s’ennuierait vite.

Effectivement, on t’attend nulle part, c’est juste toi. Où est-ce que tu as envie d’être et où est-ce que tu as envie d’aller ? Parce qu’en vrai, il y a que cela d’important. Même tes parents ou les gens qui sont très proches de toi, ils vont peut-être te dire ou il faut que tu ailles. Mais au final, si tu ne le fais pas, ils vont carrément oublier ce qu’ils avaient dit au départ. Finalement, ils sont là aussi pour te soutenir. Donc fais ce que tu veux, fais le bien, travaille beaucoup pour pouvoir avoir les choses que tu as envie d’avoir dans la vie. Va vers l’objectif qui te rend heureux, toi. Personne t’attend nulle part, sauf toi.

Diane : Je pense que c’est important de dire qu’il faut se prendre au sérieux aussi. Je le vois beaucoup dans le domaine entrepreneurial. On donne des conseils et les gens me disent : ok, donc je fais ça et j’offre juste ça et je suis en mode. Ben non, en fait c’est pas juste ça. Quant à une idée ne fais pas juste une action. Il faut savoir se prendre au sérieux. Trouve toi un système d’organisation.

Quand tu veux une idée, je la fais à fond parce que si tu fais juste un truc que ça ne va pas, il faut savoir aller au bout de tes idées. Trouve toi un rythme qui te correspond, trouve toi quelque chose qui te va. Quand je dis se prendre au sérieux, c’est travailler, rendre les travaux à l’heure mais aussi quand t’es essoufflé, que tu en a marre et que c’est juste un de prendre soin de soi, prend soin de toi, c’est aussi considérer les contraintes. Considères-toi comme une professionnelle.

Les professionnels quand ils sont fatigués, à bout, ils continuent pas à travailler. Ils prennent des vacances comme tous les gens normaux.

Aurore : Tu as totalement raison. Je le dis aux autres, mais aussi à moi : le freelancing, l’auto entrepreneuriat ce n’est pas juste un hobby. Vous construisez une entreprise.

Et je réfléchissais comme ça au début. Donc pour moi, le freelance, c’était un passe temps pour gagner un peu d’argent de poche. Donc là, effectivement, tu fais une action et puis c’est terminé. T’as pas envie d’aller plus loin.

A partir du moment où tu réfléchis autrement, juste tu mets ton cerveau sur la position :  Alors je vais construire une nouvelle entreprise, quelque chose qui va ressembler à telle entreprise que je vois dans la rue ou cette marque de vêtements que je porte si t’es dans la mode, tu vois n’importe quoi.

Pas juste en passe temps pour gagner un peu d’argent. Quand tu commences à réfléchir comme cela. Je pense qu’on a tous un mini déclic : si c’est une entreprise, il faut que j’agisse comme un président d’entreprise et pas comme je vais gagner un peu d’argent pour payer mes factures à la fin du mois avec un petit boulot, comme quand on était ado. Cela n’a rien à voir.

Une fois que j’ai réalisé cela : je me suis dit bon, si je bosse pour une entreprise, que ce soit la mienne ou celle de quelqu’un d’autre, je vais mettre des choses en place, une organisation parce que je ne veux pas aller dans tous les sens. Si j’ai envie d’avoir des week-ends et des vacances, il va falloir faire les choses correctement et il va falloir que cela tourne. Tout simplement parce que si j’ai envie que mon entreprise évolue à un moment, il n’y a pas le choix.

Diane : Surtout, tu as de la responsabilité envers toi-même ou envers la communauté ou envers quelqu’un à qui tu t’engages.

Après, c’est Manon Bril qui en parlait dans l’épisode avec Killian qui disait : Il faut faire, après la vidéo, vous la supprimer, vous le supprimez pas, vous la gardez, vous ne regardez pas bien ce que vous voulez, mais faites-le parce que si vous faites pas, vous pourrez jamais savoir si c’est bien, vous pourrez jamais aller dans le processus d’action. Et il ne faut peut-être pas passer à l’action tout de suite,

Aurore : C’est ce que j’entends beaucoup. Des gens me disent j’ose pas me mettre en freelance, je ne sais pas comment, c’est l’illustration. Je ne sais pas poster sur Instagram…

À chaque fois je leur dis si tu n’as pas envie, ne le fais pas, il n’y a pas de problème. Mais si tu as vraiment envie de commencer à poster des illustrations sur Instagram comme moi je les fais pour pouvoir ouvrir une boutique en ligne et les vendre par exemple. Je dis : Qu’est-ce que cela va t’apporter ? versus Qu’est-ce que tu vas perdre si ça se passe mal ?

Si cela se passe mal et que tu postes effectivement tous les jours, tu mets ta tête en story… Qu’est ce qui va se passer ? Tu vas juste avoir deux abonnés, ta mère et ta sœur et c’est tout. C’est tout. Il ne va rien t’arriver.

Si cela se passe bien, qu’est ce qui va se passer ? Il va y avoir des gens qui vont venir, des gens qui vont discuter avec toi. Donc franchement, vas-y à fond. Je pense qu’on a encore beaucoup ce blocage autour des réseaux sociaux. Nos parents qui nous disaient : ne te met pas trop sur Internet. Mais se montrer un peu plus pour promouvoir ses produits en tant que créatif, qu’artiste… Il va rien vous arriver en fait si vous le faites et donc si vous avez envie. Mais je redis envie parce que si vous n’avez pas envie, ce n’est pas grave, il y a d’autres moyens. Mais si vous avez envie de le faire, faites le. Tout va bien se passer.

Diane : Surtout, même dans la pire des situations, les gens pensent ce qu’ils ont envie de penser. Ils font bien ce qu’ils ont envie de faire. La Terre ne va pas s’arrêter de tourner parce que vous vous êtes trompé.

Aurore : Comme si les gens que vous admirez sur les réseaux, sur YouTube, à la télé, n’importe qui se serait arrêté à la première critique. Mais il n’y aurait personne.

Diane : Il y a quelque chose que je fais et qu’on partage avec Marine. Quand je découvre une nouvelle personne sur les réseaux, je vais voir ses premières publications. Et sur YouTube, je fais la même chose et j’adore les gens me prenne un peu pour une folle à faire cela. Mais je me dis avant de sacraliser quelqu’un tu vas voir les premières vidéos ou les premières publications. Et tout de suite, on est des êtres humains.

Aurore : Je fais exactement la même chose. Je vais voir les premières publications. Je vais voir sur le blog s’il n’y a pas une session à propos ou sur LinkedIn il y a l’école que la personne a fait. Et moi je vais juste essayer de voir un peu le background de chaque personne. D’où elle est partie, pour savoir à peu près en combien de temps elle a réussi à arriver là où elle est quand je l’ai connue et ou je l’admire. Du coup, pour me donner une idée du temps et me donner une idée de ce qu’elle a pu bien mettre en place pour arriver jusque là.

Des fois, je regardais beaucoup toutes les blogueuses lifestyle. J’aime bien consommer ce contenu, ce n’est pas ce que j’ai envie de faire, mais j’aime bien. Et à un moment, je m’étais posé la question. J’en ai pris une et je suis allée voir sur son site. Et j’ai vu qu’elle avait mis douze ans, douze ans à construire un Instagram de 70 000 abonnés avec des revenus et tout son contenu. C’est génial, c’est énorme.

Diane : Alors c’est pas du tout le même secteur, mais j’ai eu la même réflexion sur ma mère. Ma mère a la soixantaine maintenant et elle est orthophoniste à Tours. Sans vouloir lui jeter des fleurs, c’est une des orthophonistes les plus connues et reconnues dans la Touraine. Elle fait des interventions maintenant à Paris, à la Salpêtrière, elle participe à des formations et participe à des séminaires, à plein de choses.

À un moment, je me suis posé la question : Mais ça fait combien de temps que ma mère est orthophoniste ? Ma mère est diplômée depuis octobre 1982.

Donc, si on reprend, on va rationaliser tout cela. Même si elle n’a pas été libérale depuis 1982, elle a appris et s’est forgée un réseau. Elle a mis 40 ans à construire sa carrière.

Cela rassure déjà, et permet de se dire cela prend du temps, cela prend beaucoup de temps.

Aurore : Il y en a quelques uns qui arrivent du jour au lendemain en quelques mois mais tu ne peux pas tout construire en quelques mois, c’est pas possible. Bien sûr qu’il faut du temps. Cela va prendre entre dix et 40 ans.

Donc franchement, c’est ce que je dis aussi à des copines des fois qui me disent : “non, mais je n’y arrive pas, il n’y a rien qui se passe.” Mais cela fait trois mois de calme.  Tu es en train de mettre des choses en place. Cela va mettre trois ans peut-être avant de récolter les fruits que tu es en train de planter.

C’est quoi ta plus grande fierté ?

Aurore : Ma plus grande fierté, je pense que c’est de devenir auto-entrepreneur.  Comme je le disais, j’étais très timide. Quand je pense à moi au moment du lycée, je n’aurai jamais soupçonné que j’allais faire cela aussi vite. Je savais que je voulais un métier qui allait me permettre de bouger, de voyager facilement.

Comme je savais que je voulais être dans un métier créatif, je fais des études d’arts graphiques en France. C’est assez ouvert pour être directrice artistique et au moins mon diplôme français me permettra d’exercer ce métier en Amérique latine. Une fois que j’ai mon diplôme, je fais ce que je veux. Mais je ne pensais pas me mettre en freelance tout de suite, du moins dans ma tête, il fallait dix ans d’expérience pour être freelance. Je n’avais aucune idée de ce que c’était.

Au début, je me suis mise en freelance parce que je ne savais pas trop ce que je voulais faire. C’était juste pour avoir, comme je le disais tout à l’heure, un peu d’argent de poche.

Au fur et à mesure, j’ai découvert un univers qui m’a motivé et je me suis dit OK, il faut vraiment que je le fasse.

Je ne l’ai pas fait toute seule. Tout le monde m’a un peu encouragée aussi à aller dans ce sens-là.

Finalement, je suis hyper fière de ce que j’ai réussi à faire parce qu’aujourd’hui, j’arrive à assumer la construction de mon activité freelance qui me plait à 100 %. Dans ma journée, je travaille pour mon YouTube, pour Instagram, pour faire des illustrations, pour avoir des revenus passifs.

Au début, quand j’en parlais, je ne me croyais pas toute seule. Je me disais mais n’importe quoi, qu’est ce que tu racontes ? Il faut que tu continues à bosser pour des clients parce que c’est comme cela qu’on travaille. Tu bosses pour quelqu’un et je commence seulement en me le répétant et en le répétant sur les réseaux sociaux, à me mettre dans la tête que non, je ne suis pas obligée de travailler que comme ça, il y a d’autres moyens de gagner sa vie et d’être plus heureux.

Moi, mon but, c’est de pouvoir être libre financièrement, libre au niveau géographique, donc de ne pas être obligé de rester à un endroit parce que tu as des clients qui sont là ou quoi que ce soit. Et c’est des choses que je suis en train de mettre en place aujourd’hui pour que ça arrive.

Je suis hyper fier de moi d’avoir réussi à passer ce cap. Ce cap mental de se dire qu’il n’y a pas qu’une manière de faire un travail. Il y a plein de moyens de se construire une carrière. Je veux encore la construire comme j’ai envie de la construire. C’est hyper dur mais je suis assez fier de Moi.

Diane : Le faire en accord avec tes valeurs. J’ai fait une interview avec Lauriane de Get Your Com dans laquelle je parle de comment j’ai choisi mes clients. De l’importance de savoir choisir ses clients et comment j’ai choisi mes clients actuels :  Thomas et Killian.

Et j’évoque le fait de ne pas faire de concessions sur ces valeurs. On fait des concessions sur une date, un prix… mais on ne fait pas de concessions sur ces valeurs.

Il y a aussi quelque chose qui m’importe beaucoup c’est que je n’ai pas envie que ma carrière soit construite sur des actions qui ne correspondent pas.

J’ai envie d’être fière de moi et de mon parcours.

Du coup, la carrière que tu construis, il y a des choses qui viennent et que tu ne t’imagines pas. C’est le fruit du hasard. Mais il y a aussi des choses que tu peux contrôler et que tu peux aussi décider de construire comme tu en a envie.

Aurore : C’est sûr que tu peux construire une carrière, un métier qui ne te plaît pas. Enfin, il y en a tellement qui l’ont fait. Un super chirurgien parce qu’il a fait médecine, parce que ses parents lui ont dit de faire médecine et au final, il est chirurgien. Il est très très bon dans son métier, il a des prix, il a tout, mais si ça lui correspond pas, c’est pas en accord avec ses valeurs.

Ce sera le prix pour lui, ça veut rien dire. Alors que si tu construis quelque chose qui te correspond à 100 % le jour ou tu vas recevoir un prix, cela sera tellement gratifiant, tellement bien. Parce que tu auras osé faire ce que tu avais vraiment envie de faire et en plus, tu as réussi.

Diane :  La tagline de belle personne, c’est la fierté qu’on éprouve est à la hauteur de la peur qui nous retient.

C’est quoi la peur qui te retient encore beaucoup ?

Aurore : Comme je disais, je commence à assumer le fait de me dire dans ma tête je veux faire cette carrière là pour passer mes journées à faire cela et de construire quelque chose qui me corresponde à 100 %. Mais j’ai encore hyper peur parce que c’est quand même quelque chose qui est basé sur l’illustration, les réseaux sociaux, les créatifs freelance. Pour moi, c’est que des sujets qui sont encore instables dans le sens très nouveaux, surtout tout ce qui est sujets réseaux sociaux.

On entend tellement souvent des gens critiquer que cela me fait encore peur de me mettre un peu de l’autre côté. Du côté de celui qui va potentiellement être critiqué parce qu’il y travaille là dessus. Cela me fait encore un peu peur.

Quand quelqu’un me demande ce que je fais comme travail. Je dis toujours que je suis illustratrice, mais en vrai, aujourd’hui, je fais 50 % d’illustration, 50 % de création de contenu. Et j’ai encore du mal à prononcer le mot création de contenu, car  80 % des gens pense que je suis influenceuse. Et 20 % qui ne savent même pas ce que c’est.

Du coup, j’essaye d’expliquer parce que ce serait trop bête de laisser quelqu’un complètement ignare qui ne comprend pas ce que tu fais. Autant éduquer les gens sur ton métier, surtout que ce sont des nouveaux métiers. J’ai encore un peu du mal à m’assumer là dessus parce que c’est tout nouveau. Bon, ça va venir de toute façon, je m’oblige à le dire dans le sens : c’est la réalité. Je ne veux pas mentir sur mon métier.

Puis le fait de le répéter, de le répéter, cela te convainc que c’est vrai, c’est la réalité. Et c’est ta réalité. Donc, si tu dis tout le temps que mon métier, c’est illustratrice, alors c’est juste ton rêve et que tu n’ose pas le faire. Au bout d’un moment, ça va sortir tout seul de ta bouche et ce sera à la réalité. T’es illustratrice parce que tu dessines et que tu vends tes illustrations.

Diane : Je dérive un peu sur mon métier. Il y avait quelqu’un qui m’avait appelé parce qu’elle est en train de changer de métier. Du coup, elle m’avait appelé pour avoir quelques conseils. Elle m’avait dit : je te considère comme une référence dans le milieu. J’étais très surprise car je ne me considère pas comme une référence .Après réflexion, je me suis dit que ce n’est pas moi qui suis une référence, c’est parce que je travaille avec des références. Sans m’en rendre compte, il y a des gens qui m’ont considérée et qui me considèrent encore et j’en suis très fière comme une référence dans le milieu du deuxième cerveau.

À aucun moment j’avais décidé que j’étais une référence dans le milieu des bras droits.

Après, il y a des choses qui viennent et qui me caractérisent beaucoup, c’est que je suis une personne assez ambitieuse. Je pense que ça se ressent.

Bizarrement, des fois, il y a des choses aussi que tu ne contrôles pas. Les gens se disent : mais je te considère comme cela, c’est intéressant. C’est aussi de la perception que tu as envie de donner aux autres.

Aurore : La première fois qu’on m’a dit j’aime trop ton parcours, ce que tu fais. Je répondais mais vous savez qu’il y a plein de gens qui le font, ce sont des références. Mais j’étais leur référence.

Cela fait du bien à l’ego, c’est sûr mais ce qui m’a choqué les premières fois c’est : si ces gens m’admire, c’est que j’ai vraiment réalisé quelque chose de bien. Je vais essayer de voir ce que c’est parce que des fois, tu ne te rends même pas compte comme tu étais, du genre mes références.

Diane : C’est une fierté de l’entendre en tout cas.

C’est quoi la dernière chose que tu as faite pour la première fois ?

Aurore : Faire une routine, une morning routine comme on dit. Ou pour les premières fois de ma vie, je me lève tous les jours à 6h30.

C’était très difficile la première semaine et maintenant je suis trop contente de le faire. Il n’y a pas de surprise, le soir,  je suis crevée. Mais je me lève à 6h30 pour commencer à bosser à 7h. Ensuite, je vais au sport entre 8h30 et 9h30. Je prends une douche et je me remets à bosser. Et franchement, je suis trop contente de l’avoir commencé.  D’avoir persévérer, en me disant de toute façon, il faut au moins trois semaines, un mois pour s’habituer.

Donc je continue et on verra dans un mois. Aujourd’hui, je suis trop contente. C’est beaucoup plus facile de se lever à 6h30 et c’est tellement agréable. Du coup, quand je me lève à 9h, j’ai l’impression d’avoir fait une grasse matinée. C’est le gros avantage.

Diane : Est ce que tu fais des pauses après manger ?

Aurore : Non, j’évite.

Diane :  Je le fais depuis quelque temps. Avant, j’avais du mal. Après avoir mangé, je prenais toujours 15-20 minutes sur mon ordi, sur mon portable, je faisais autre chose. Ensuite j’avais du mal à me remettre au travail. Je le voyais quand j’étais toute seule, mais aussi quand j’étais avec mes clients, quand j’avais des tâches précises à faire. Je sentais que j’avais du mal à remettre au travail. Depuis quelque temps, je mets un chrono de 30 minutes ou 45 minutes, une vidéo ou un podcast en fond et je m’endors. Et quand je me réveille, je sens que maintenant je rentre au travail.

Aurore : J’ai déjà essayé de faire des siestes quand je suis vraiment fatiguée. Mais je vais dormir 3h, au lieu de 3h. Ensuite, je suis vaseuse pendant encore trop longtemps. Du coup, j’ai l’impression de perdre mon après-midi.

Donc ce que je fais le matin, je bosse, je vais au sport. Je prends une pause de 2h le midi. En début d’après-midi, je fais la meilleure tâche de la journée, l’activité que j’ai trop envie de faire dès le matin, que je m’oblige à ne pas faire le matin pour la faire dans l’après-midi. Quand je reprends et du coup je suis contente d’aller à mon ordi.

Généralement je mets toujours des tâches assez longues en début d’après-midi, des tâches qui durent au moins 1 à 2 h. Généralement, je fais du montage ou je fais un script et je filme une vidéo YouTube. Du coup, ce ne sont pas des choses qui prennent trop la tête, c’est tranquille. Tu t’assoies, tu fais ta tâche. J’écoute YouTube à côté et au final, ça fait un repos du cerveau.

Diane : Quand je faisais mes études et que je savais qu’il fallait que je sois concentré pendant 1 h sur une tâche. Je mettais des playlists qui étaient longues, des compilations qui durent 1h-1h30. Je savais que j’étais concentrée pendant ce temps-là, parce que si je mets un chrono, je ne suis pas concentrée. J’avais envie d’arrêter le chrono et de faire autre chose. Puis je sais qu’il y a aussi des chaînes YouTube de personnes qui travaillent, et tu peux travailler avec eux.

Aurore : C’est ce que j’avais essayé de faire avec les illustrations ou pendant 1h je suis en train de dessiner avec de la musique de fond. Cela peut motiver les gens à dessiner pendant 1h parce qu’ils ont quelqu’un qui est en train de dessiner à côté d’eux. J’avais vu ce genre de vidéo sur YouTube.

Quand tu n’as pas envie d’étudier, tu te mets ces vidéos à côté de toi. Je trouve que c’est vachement bien comme présence. Du coup, j’ai plus besoin d’étudier aujourd’hui, mais je me dis que c’est vraiment bien. C’est une bonne méthode.

Diane : Il y a des vidéos YouTube comme ça, il y avait un étudiant qui faisait des études de médecine. Il faisait des live pendant qu’il étudiait. Tu peux travailler avec lui et c’était fascinant. C’est une super idée. Je sais que dans la communauté de Thomas, il y a beaucoup de co-working virtuels.

Pour les co-working virtuels, tu lances un Zoom à six personnes et tu te mets à travailler. Cela a changé ma vision parce que tu es obligé de travailler. Tu as une responsabilité. Cela t’engage à être sérieux sur ce que tu fais.

Aurore : J’ai jamais testé, mais je ne sais pas si j’aimerais bien. Aucune idée, parce que pour moi, un coworking, c’est discussion avec les personnes présentes. Les aprèm coworking que j’organise, à chaque fois, j’ai dit aux filles venez avec votre iPad chargé. Généralement, pendant l’après-midi, cela me motive à faire plusieurs illustrations et l’avantage avec mon métier d’illustratrice, c’est qu’une fois qu’on a un croquis, tu n’as pas besoin de trop réfléchir.

Tu peux discuter. En même temps, ce n’est pas une grosse prise de tête, donc généralement on en profite pour discuter avec les autres. Donc, au lieu d’être tout seul devant ton iPad à dessiner toute l’après-midi avec YouTube en fond ou une série ou quoi que ce soit. Tu es avec de vraies personnes avec qui échanger.

Qu’est ce que cela t’as appris cette première fois sur toi-même ?

Aurore : Cela m’a appris à me réveiller tôt le matin.

Forcément, le fait de me lever tôt, je suis obligé de me coucher plus tôt. Du coup, en semaine, je ne peux plus sortir hyper tard ou traîner pendant le soir à regarder Netflix jusqu’à 00h00-00h30 parce que j’étais encore dans le principe, il faut que j’aille jusqu’au bout de ma journée. Du coup, j’étais tout le temps un peu fatiguée. Donc maintenant, le fait de m’être imposé cette routine le matin, il faut forcément que je sorte moins donc, que je ne boivent pas d’alcool en semaine. Du coup j’ai des horaires plus fixes et une meilleure hygiène de vie.

J’ai vraiment l’impression de me rapprocher de la trentaine. L’âge de raison où tu dis, je n’ai pas besoin d’aller faire la fête toute la nuit pour être cool.

Et encore moins si j’ai envie d’aller jusqu’au bout de mes objectifs, parce que j’ai besoin d’être concentrée et j’ai besoin de travailler un petit peu plus et correctement. Du coup, si je sors trop ou si je traîne le soir, je n’arrive plus à me lever à 6h30. Finalement, je n’y arriverai pas .

Diane : Cette phrase vient d’une vidéo de Ben Nevert avec Axel Lattuada  : Ce qui est super avec le cadre, c’est que tu peux le bouger. Donc, si au bout d’une semaine, tu te rends compte que te lever à 6h30 cela t’ennuie. Change de cadre.

C’est comme au cinéma, le cadre tu le bouges, tu changes de plan, tu fais ce que tu veux, tu en fais ce que tu veux.

Cyrielle en parlait dans une interview avec Kilian : le cadre ne bride pas la créativité.

Si vous avez besoin d’un cadre, d’avoir une routine, d’avoir quelque chose qui soit hyper cadré pour avancer et atteindre des objectifs, fais-le.

Si tu n’as pas envie d’avoir des objectifs, ne mets pas d’objectif. Fais bien ce que tu as envie de faire dans ta vie.

Aurore : Cela dépend beaucoup de votre personnalité.

Du coup, d’avoir trouvé une routine avec une organisation précise, cela m’aide beaucoup à avancer et à savoir vers où je vais. Je sais que si je n’ai pas d’objectif, je vois qu’au jour le jour. Cela ne fonctionne pas à long terme pour moi. Mais effectivement, peut être que pour d’autres personnes, cela fonctionne très bien.

Tu étais où il y a dix ans ?

Aurore : Au Mexique. Il y a exactement dix ans, j’étais en train de faire ma valise pour prendre l’aéroport. Le 16 août 2011 à Roissy-Charles de Gaulle, direction Mexico. Le vol était en fin de matinée vers 11h30. Je partais pour un an d’échange dans une famille d’accueil, dans un pays que je ne connaissais pas et dont je ne parlais pas la langue.

Tu dirais quoi si t’étais devant Aurore d’il y a dix ans qui est en train de faire sa valise?

Aurore : Je dirais beaucoup de choses. À l’époque, je ne bossais pas beaucoup à l’école parce que je savais de toute façon que j’allais partir un an à l’étranger. J’ai fait mon échange entre la première et la terminale. Du coup, le bac français,je n’étais pas motivé pour le réviser.

Je ne savais pas et cela ne m’a même pas préoccupé de laisser mes amis. Je me laissais porter. J’avais aucun objectif, je ne savais pas exactement ce que j’allais faire de ma vie. Du coup, je me suis dit j’y vais, je verrai bien. Si ça se passe mal, on demandera à papa et maman ce que je fais. J’étais encore beaucoup dans l’âge: il faut voir avec papa et maman. Tu réfléchis pas encore complètement par toi-même. J’avais 17 ans.

Du coup j’ai fait trois valises parce que je ne savais pas quoi prendre. Je suis revenu avec une seule valise.

Quand je suis arrivée là-bas, je me suis un peu découvert :

  • Qu’est ce que j’aimais ?
  • Qu’est ce que je n’aimais pas ?
  • Les gens que j’appréciais plus, ces gens que j’appréciais moins.

Sortir complètement de ma zone de confort m’a beaucoup appris de choses.

Je dirais à la Aurore d’il y a dix ans : T’inquiète pas, tout va bien se passer, mais surtout, vas-y à fond.

C’est ce que j’ai fait au final. Mais c’est ce que je me dirai à moi il y a dix ans même quinze ans,

Arrête de réfléchir à ce que les autres peuvent penser de toi, juste fais-le pour toi.

Puis, même si tu es timide, tu n’as pas besoin de parler avec tout le monde, tu n’as pas besoin d’être la personne qui va être hyper extravertie, qui va faire rigoler tout le monde.

J’ai eu une période où je pensais qu’il fallait absolument être extraverti. C’était la solution pour pouvoir réussir dans la vie. Mais non, ce n’est pas la solution. Donc si tu as envie juste de ne rien dire et d’apprécier le moment, vas-y. Juste dit oui à tout ce qu’on te propose, parce que tu vas passer des supers expériences. Donc tu dis oui. Quand tu proposes un truc, tu y vas, tu ouvres les yeux et tu profites.

Diane : Cela me fait beaucoup penser à l’épisode que j’ai avec ma sœur, qui est le tout le premier épisode. Le titre c’est il faut savoir s’entourer des bonnes personnes.

On a tendance à s’entourer de beaucoup mais je pense qu’il faut savoir trouver les bonnes personnes pour nous.

Tu dirais quoi à la Aurore de maintenant ? Qu’est ce qu’elle a besoin d’entendre ?

Aurore : Elle a besoin d’entendre, comme je le disais tout à l’heure, il faut s’assumer à 100 %. Donc vas-y, ne t’inquiète pas, tout va bien se passer. Il ne va rien t’arriver si tu vas à fond avec les réseaux sociaux.

Vas-y.

Puis patience, cela va arriver parce que j’en ai parlé sur YouTube, j’essaye de mettre des revenus passifs en place. Je suis hyper frustrée parce que c’est le début. C’est des choses qui se construisent en minimum un an et demi, deux ans. Donc là, effectivement, c’est les premiers revenus qui arrivent qui sont d’une hauteur entre 6 $ et 15 $.

Et du coup, je suis hyper frustrée parce que je n’ai pas pris de vacances cet été, je n’ai pas d’argent. Comme je prends plus de la mission client, c’est un peu compliqué. Je suis dans l’entre deux donc je me dirais : Patience, patience, tout va bien se passer.

Je le sais de toute façon, mais il faut que je me le rappelle un peu tous les jours. Tout ce que je suis en train de faire, cela va porter ses fruits, il n’y a pas de soucis.

Tout le monde me rassure autour de moi. Je suis en train de faire un truc très bien. Cela va bien se passer.

Il faut que je me le rappelle aussi un peu tous les jours. parce que j’ai tendance à vouloir de la satisfaction immédiate. Donc c’est sûr que quand tu n’as pas tout, tout de suite, on est habitué à avoir tout ça. Et du coup, je n’aime pas.

Effectivement, si je veux m’accrocher à ce que j’ai vraiment envie de faire, c’est à dire ne plus avoir de vraiment des clients en graphisme et illustration mais construire ma vraie marque personnelle, il n’y a pas de solution. Il faut que j’attende.

Cette année, je serai frustré. L’année prochaine, cela ira mieux. Donc patience.

Diane : Comme je l’ai dit, la fierté qu’on éprouve est à la hauteur de la peur qui ne retient. Tu as plus peur maintenant mais quand tu auras construit quelque chose de solide, tout ira beaucoup mieux et il sera beaucoup plus fier de toi.

Qu’est ce que tu dirais à la Aurore de dans 10 ans ?

Aurore : C’est hyper dur comme question.

Dans dix ans, j’aurai 37 ans, je n’en ai aucune idée, je ne sais pas où je serai, mais je sais où j’aurai envie d’être au jour d’aujourd’hui.

J’ai envie de dire bravo parce que j’aurais envie que tout ce que je suis en train de construire aujourd’hui, soit fait dans dix ans.

J’aurais envie de me féliciter pour ma patience de ne pas avoir pris la solution de facilité en disant je suis frustré, je reprends là où j’étais avant : faire du graphisme en freelance pour des clients qui ne me plaisent pas forcément.

J’ai envie de dire bravo d’avoir résisté, de ne pas avoir pris la solution de facilité parce que tu es allé beaucoup plus loin que la plupart des gens que tu suivais, que tu admirais à l’époque sur les réseaux. Du coup, rien que pour cela, chapeau.

J’essaye de mettre tout cela en tête pour que cela devienne réalité. Il y a une idée en anglais qui s’appelle : like to make it.

Je ne le mets pas sur papier, mais je me le répète tous les jours : cela va arriver, cela va arriver. Il faut que cela arrive parce que c’est mon objectif dans la vie. Donc tout est écrit sur mon ordinateur, sur mon Notion. Mes objectifs à long terme…Pour me le rappeler tous les jours et pour me dire :

Voilà ma vie de rêve, je vais la vivre, je vais faire en sorte que cela fonctionne.

Et puis, au pire des cas, s’il y a un problème à un moment, je retourne chez mes parents, je me donne six mois, je recommence et c’est reparti. C’est le pire des cas.

J’ai vraiment de la chance. Je me considère hyper chanceuse d’avoir du back up type mon copain, mes parents, mes beaux parents… Si vraiment il y a un problème, à un moment, je sais que je pourrais leur demander conseil et leur demander de m’aider. Ils seront là. Cela enlève un gros poids.

Je peux compter que sur moi par contre, pour avancer. Il faut que j’avance un par un. Doucement.

Peut être que j’ai envie que cela prenne moins de dix ans. Peut être que cela va prendre dix ans. Peut être que cela va durer 20 ans. Je n’en sais rien, mais je veux y arriver à un moment ou un autre.

Diane : Je me disais beaucoup cette phrase quand je faisais des entretiens de stage, quand j’étais étudiante : il n’y a pas de raison que ça se passe mal.

J’allais aux rendez-vous, je me disais : Il se passe quoi dans le meilleur des cas, tu rentres avec la personne. Vous êtes cool, cela se passe bien. Vous échangez vos numéros.Tu as rencontré de nouvelles personnes qui sont en accord avec vous.

Au pire, la personne, elle part. Vous êtes pas d’accord. Tu as rencontré une personne qui n’est pas encore d’accord avec toi, tu ne vas pas continuer à la côtoyer.

Je pense que c’est important de se dire qu’il n’y a pas de raison que cela se passe mal.

C’est déjà une bonne opportunité parce que cela te montre que ce n’était pas le bon chemin à prendre.

Aurore : Après, on enlève toutes les options accidents, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Et puis si ça se passe mal, c’est que les personnes n’étaient vraiment pas faites pour vous.

Diane : Merci beaucoup Aurore.

Aurore : Merci à toi.

Par Diane Ataya

Ce site a été réalisé dans une démarche de sobriété numérique. Les pages ont été conçues pour réduire un maximum leurs impacts environnementaux. En moyenne ces pages font 614 ko.

Moyenne du web 2300 ko, rapport de Juillet 2022 de httparchive.org

2022 - Développement par David Daumer, photos par Amandine Kaara, graphisme par Bleu Renard studio